Il est toujours délicat d’aborder ce sujet sans revivre une partie des agressions que j’ai subi et pourtant j’en dégage aujourd’hui une force sans égale … mais avant d’en arriver là, il faut bien avouer que tout ne s’est pas déroulé en toute simplicité…
J’entends souvent… « il fallait en parler à l’époque !!! », je ne peux pas le nier, je ne le veux pas, la solution était là…toute simple ! Tout dire, tout déballer... Et pourtant, cette simplicité que l’on voit devant soi, j’ai été incapable de l’exprimer, peut-être qu’à 13 ans on est pas prêt à vivre ça ? non ?
Oui j’avais 13 ans, fan de foot, fan de l’OM, je souhaitais intégrer un sport étude et j’ai réussi ! Mais j’ai également rencontrer GL, celui qui pendant 4 ans, va devenir mon pire cauchemar.
J’avais une vie familiale compliquée (famille recomposée), mais une mère formidable ! Peu présente car toujours au travail pour nous assurer le meilleur…la porte ouverte était là et il s’y est engouffré…
Etant instituteur, il a proposé de me donner des cours du soir afin que mes résultats scolaires soient encore meilleurs… mes parents ont dit OK et le calvaire a commencé.
Très subtilement, très habilement même, au fil des jours, le piège c’est refermé sur moi. A chaque fois qu’il y avait une chose bizarre à faire, il y avait toujours une explication, une raison…
Plus les semaines passaient, plus les demandes devenaient intimes. Jusqu’au jour où… toujours dans cette même petite pièce sale avec sa cheminée en marbre d’un autre temps et son vieux radiateur marron, souvent brulant mais tellement brouillant. Et ce satané bureau en bois, toujours mal rangé, ce satané bureau où tout a vraiment commencé sans que je m’en rende compte. Evidement je suis mis en garde ! Pas un mot à quiconque ! Je me doute bien que quelque chose cloche, qu’autour de moi, les jeunes de mon âge ne vivent pas ça, pourquoi ? Si j’en parle que va-t-il se passer !
Toutes ces questions, je me les suis posées longtemps…trop longtemps et je ne peux que le regretter.
4 longues années sont passées, tous les jours à mes côtés, car il fallait tout contrôler, tout savoir, tout regarder pour ne pas risquer de me perdre son jouet. Je savais au fond de moi qu’un jour tout allait s’arrêter… mais quand ? comment ? où ?
Comme un coup de foudre qui vous tombe dessus sans vous y attendre, tout s’arrête au moment où vous pensez que vous n’en sortirais jamais.
Il est 6h00, GL m’appelle pour me dire que la gendarmerie est là …
GL,3 ans ferme (18 moins en réalité) … Décédé à 58 ans…
Moi, 2 enfants, heureux et vivant comme jamais, j’ai gagné ! tu m’entends ! oui toi là-haut… j’ai gagné !
Ne perdez jamais espoir ! Ne perdez jamais confiance ! Nous sommes bien plus fort qu’eux…
Maxime, 42 ans